Ils ont affronté leurs peurs et réussi leur reconversion - témoignages
“Je me lance ou c’est trop risqué…”
C’est le dilemme qui trotte dans notre tête quand on veut prendre une décision, quand le choix est difficile.
Je reste dans ma zone de confort, je sais au moins ce que j’ai ou alors... je tente l’expérience !!!
Quand on veut se reconvertir, on a peur. On a peur de plein de choses : est-ce que demain, mon avenir sera assuré ? Est-ce que je serais tranquille au niveau financier ? Est-ce que je peux quitter toute cette sécurité acquise ? La sécurité de mon travail ? Celle de mon salaire ? Est-ce que je saurais comment faire ? Est-ce que je pourrai concilier ma vie de famille et cette nouvelle vie ?
Voici les histoires de nos mentors, ils ont un jour décidé de se lancer et ils ont réussi à concrétiser leurs rêves. Ils nous racontent leurs peurs et comment ils ont réussi à les surmonter. Suis leurs conseils.
Clémence Polge
Designer en agence, elle décide de quitter son appartement, de prendre un van et de sillonner le monde en étant nomade digital.
Photo @Clémence Polge
“Pour les gens anxieux comme moi, il ne faut pas se laisser guider par la peur. La peur est aussi un bon baromètre des choix à faire pour soi. Si on n’a pas un peu d’appréhension ou de peur, c’est qu’on est trop dans sa zone de confort. Et ça n’est jamais bon. On a une seule vie et je trouve vraiment dommage de rester dans l’immobilisme par peur. Après les petits conseils pour que ça soit plus facile : bien se préparer, ça enlève beaucoup de l’anxiété, apprendre à lâcher prise, là malheureusement il n’y a que la confrontation au terrain qui l’apprend. Pour moi, ça a été très compliqué. Échanger beaucoup, ça aide aussi. On se rend compte qu’on n’est jamais seul dans cette communauté de vanlifers et de nomades digitaux.”
Nathalie Lesselin
Ancienne directrice marketing dans une grande entreprise, à la suite d’un accident, elle a tout quitté pour lancer son entreprise, Kokoro Lingua, des cours d’anglais en ligne pour les enfants.
Photo @Nathalie Lesselin
“J’ai toujours été numéro 2, je me suis toujours débrouillée pour être derrière. Je bossais, je bossais, je bossais, je ne voulais pas être visible et là c’était un des plus gros challenges personnels. C’était de me dire, cette fois-ci, c’est moi qui porte le projet et c’est moi qui vais y aller. Ça m'a pris du temps car je prenais ce risque de m’exposer alors que je n’aimais pas trop ça, j’étais discrète.
Et je me suis dit, j’y vais. Ça a du sens, j’aime ça, j’ai envie de tester mon idée.
Au niveau des finances, je me suis dit, j’ai des économies. Je mets toutes mes économies, donc c’était vraiment un engagement, je ne vais pas chercher de l’argent ailleurs. J’y vais avec mes économies. J’y vais. La vie nous donne des coups de pouce et finalement, on se rend compte qu’on est capable même si pendant des années, on a cru qu’on n’était pas capable. En le faisant et en se confrontant à ses peurs, on se rend compte qu’on est capable.”
Sixtine George
Chef de produit dans une grande entreprise, elle a décidé de vivre ses rêves. Elle est devenue pâtissière.
Photo @ Sixtine George
“Je me suis dit : est-ce que je prends ce pari un peu fou, de quitter les avantages du travail en tant que salariée pour aller m’amuser et m’épanouir. J’avais suivi un parcours académique très tracé par mes parents et mes professeurs qui ne me voulaient que mon bien mais je ne savais pas ce que je voulais faire de ma vie.
De nature, je ne suis pas quelqu’un qui ait confiance en moi du tout. Le fait d’avoir pris ma vie en main, d’avoir pris ma décision sans aucune influence, sans être guidée ni par mes parents, ni par mes professeurs, ça m’a donné confiance en moi parce que ça marche au final.
J’ai pris ce risque et c’est plutôt que du positif. Donc, je me dis que j’ai raison de croire en moi. Je ne m’attendais pas à ça. Donc, j’ai plus confiance en moi, en mes idées, j’ose m’exprimer. Je me dis, allons-y, allons à contre-courant et s’il faut bousculer l’ordre établi, tant pis. Aujourd'hui, je me sens mieux dans mes baskets.”
Véronique Le Guen
Ancienne opticienne, à 40 ans, elle a décidé de revenir à sa passion, la restauration des meubles. Elle a ouvert son atelier en ébénisterie.
Photo @Véronique Le Guen
“Il faut le faire quand on en a envie, quand on sent que c’est le moment. La peur était toujours un petit peu là, en tout petit car elle ne m’a pas empêchée de faire tout le reste. Mais je ne suis pas sûre de moi et j’avais ce petit truc derrière.
Je ne l’aurai jamais fait si je n’avais pas été épaulée par mon mari, s’il ne m’avait pas donné les moyens de le faire ou s’il ne m’avait pas soutenue dans tous les sens du terme. Il m’a soutenue à la maison avec les enfants. Il m’a soutenue financièrement. Il m’a soutenue psychologiquement, c’était super important."
Loukas Montclar
Ancien responsable du recouvrement de créances en entreprise. Il se lance dans un voyage en Asie de 8 mois, écrit un livre et revient transformé. Il quitte son CDI et lance son entreprise dans le recouvrement de créances tout en écrivant des livres pour réaliser ses projets.
photo @Loukas Montclar
“J’étais salarié depuis 10 ans, je rêvais de faire un voyage mais j’avais peur.
Attends, quitter mon travail ? C’est un CDI dans une grosse boîte. Je ne sais pas ce que je retrouverai derrière. Et si j’échoue. Et si je fais un voyage, ça va coûter de l’argent. Et après, l’entourage te fait peur et tu finis par y croire. Si tu voyages, c’est dangereux, tu vas te faire agresser. Et si et si et si…
Donc tu es paralysé par une certaine peur qui vient de trois endroits à la fois, de toi-même, car l’éducation basique française au niveau du travail, c’est un peu ça : trouve un CDI tranquille, il n’y a pas l’esprit d’entreprenariat même si ça change au fur et à mesure. C’est un peu l’esprit de nos parents. Donc ça nous conditionne. Deuxième chose, c’est l’entourage qui te conditionne en te mettant en avant les risques plutôt que les avantages et la troisième chose c’est le climat économique qui est pire aujourd’hui, on a cette peur constante, ce climat crée la peur chez les gens, avec cette crise du chômage, tu n’as pas envie de quitter ton CDI. Tu te dis, je vais rester calme. Je garde mon emploi.
Je pensais que je n’étais pas capable de faire ça, j’en avais peur. J’ai eu le déclic de poser ce congé sabbatique.
Ce voyage m’a permis de réaliser que j’étais capable de me débrouiller tout seul. Je suis tout seul en Asie avec mon sac à dos et je m’en sors bien, si j’arrive à faire ça, je peux arriver à quitter mon boulot. Et tu quittes vraiment ton boulot et c’est ainsi de suite, ça marche par étapes.’”
Audrey Lorient
Secrétaire en entreprise, elle a le déclic quand elle visite une chèvrerie. Elle qui rêvait d'être Heidi, réalise son rêve. Elle est aujourd'hui chevrière et fromagère.
Photo @ Audrey Lorient
“ J'ai eu tellement d'informations positives quand j'ai décidé de me reconvertir que je me suis dit : pourquoi pas ? Ça n'était pas : c’est difficile. On ne m’a pas dit que ça allait être compliqué. On m’a dit que c’était faisable, il y a des centres de formation; il y a des personnes qui peuvent vous orienter. On m’a donné des tas d’informations qui m’ont permis de poser mes candidatures un peu partout. J’avais toutes les pistes pour réussir. On m’a bien orienté. Donc, jamais je n’ai eu la peur. Même avec les obstacles, il n’y avait pas la peur, il y avait : ça va réussir. Il faut que ça réussisse, je ne sais pas où je vais mais j’y vais.”
Si tu veux en savoir plus sur Clémence, Nathalie, Sixtine, Véronique, Loukas et Audrey, tu as leurs podcasts dans lesquels ils te partagent leurs conseils pour te lancer. Tu as aussi leurs histoires.
Photo principale : @Clémence Polge