Ce rêve où tout ira mieux ailleurs, est-ce que tu le fais ?
Le week-end dernier, tu as peut-être regardé cette émission sur M6, télétravailler aux îles Canaries. Le thème est hyper alléchant. Oui, on en a un peu assez de cette situation sanitaire. On se sent bloqué. On ne peut pas partir en vacances.
Le temps s’est arrêté et on ne concrétise aucun projet. Habituellement, à cette période de l’année, on programme ses vacances d’été. Et là, on ne sait pas vraiment ce qui va se passer.
C’est la déprime.
Du coup, dimanche dernier, tu tombes sur cette émission et l’espace d’une soirée, tu rêves d’ailleurs, d’une autre vie, de la plage. L’émission dresse le portrait de plusieurs personnes qui ont fait le choix de s’installer sur les îles Canaries et qui vivent la crise sanitaire avec un autre regard.
Alors est-ce que la vie est vraiment mieux ailleurs ?
Marina, Julien et leurs enfants @ instagram - famille Betoulle
Quand on regarde les personnes dans le reportage, on a l’impression que d’un coup de baguette magique, les voilà dans un décor de rêve à avoir une vie paradisiaque. Adieu la vie monotone et terne. Elles sont heureuses, elles ont quitté le métro-boulot-dodo. Le kif !
En réalité, c’est plus profond que ça.
Je connais Marina et Julien, ils vivent à Ténérife avec leurs 3 filles. Ils sont mentors pour Tinallagi et ils ont parlé de leur nouvelle vie dans cette émission sur M6.
Le changement pour eux n’a clairement pas commencé aux îles Canaries. Il a commencé bien avant et ça fait toute la différence.
Notre état d’esprit, satisfait, insatisfait
photo @ David Brooke Martin - unsplash
Je préparais cet article et j’ai lu une interview de la fille de Wayne Dyer. Si tu ne le connais pas, Wayne Dyer est un auteur américain bien ancré dans le développement personnel. Il a écrit le best seller "le pouvoir de l'intention".
Quand elle était petite, Serena Dyer vivait en Floride. Elle raconte qu’un jour, elle se promenait avec son père sur la plage. Un couple reconnaît Wayne Dyer et lui demande comment est la Floride. Ce couple veut quitter le climat de Baltimore et cherche à savoir si les gens en Floride sont accueillants.
Wayne Dyer leur demande : “ Comment sont les gens à Baltimore ? ”
Ils lui répondent que leurs voisins sont malpolis, que les gens sont la plupart du temps tristes et qu’en fait, on ne peut faire confiance à personne de nos jours dans cette ville.
Alors Wayne Dyer leur dit :” Et bien, c’est exactement ce que vous trouverez ici aussi. ” Le couple le remercie et s’en va.
Un peu plus tard, un autre couple aborde Wayne Dyer avec la même intention de s’installer en Floride pour profiter des hivers magnifiques. Ils vivent à Albany et souhaitent savoir comment est la vie en Floride.
Wayne Dyer leur pose la même question, “comment sont les gens à Albany ?”
Ils lui répondent que les gens sont merveilleux, ça les rend hésitants à changer d’environnement tellement leur voisinage est chaleureux et très accueillant à l’égard de leurs enfants.
Alors Wayne Dyer leur répond : “C’est exactement ce que vous trouverez en Floride.”
Tu dois me lire en étant dubitatif (ve). Cette réponse doit te surprendre. Justement, quand on ne se sent pas bien, on se dit qu’un changement d’environnement nous fera du bien.
Tout ira mieux.
Alors pourquoi c’est si compliqué ?
Il y a les autres et nous
Virginie Efira et Ganbat @ Jean-Michel Turpin - Adenium
Tu connais peut-être l’émission Rendez-vous en terre inconnue. Une personnalité est invitée à passer quelques jours dans une communauté tribale qui vit dans des terres inconnues loin de la civilisation.
Inexorablement, la personnalité va commencer à se poser des questions, à confronter son mode de vie occidental avec celui de ces personnes qui se contentent d’une vie simple et qui semblent heureux.
Frédéric Lopez, le créateur de cette émission évoque une rencontre marquante.
Ganbat est éleveur de rennes en Mongolie et sa vie est assez simple, il fait des transhumances à dos de renne et donc lors de ses voyages, il ne transporte pas grand chose.
Un jour, il lui dit : “on n’est pas bien là, de quoi on a besoin ?” Ils venaient de faire fuir des loups et étaient en train d’allumer un feu dans la forêt. Il continue : “ C’est ça le bonheur, vas-y étale-toi.”
Frédéric Lopez se sent anxieux à ce moment. Il se sent beaucoup moins libéré que Ganbat qui s’allonge par terre.
Ganbat lui explique que les moments les plus heureux de sa vie sont “ceux quand il part seul dans la forêt avec un renne et une théière.” Ganbat lui fait part d'un contentement qu’il ne connaît pas.
De cette confrontation de ressentis, le bonheur au final est subtil. Il y a toute une histoire de perception.
Tu vas me dire, ok, Ganbat, il ne connaît pas le monde, le pauvre il est un peu resté dans sa bulle. Mais justement dans cette bulle, ses besoins sont simples et il éprouve le bonheur.
Est-ce que tu le crois ?
Quand la perception entre en jeu
Serena et Wayne Dyer
Je reviens à mon histoire avec Wayne Dyer. Sa fille Serena l’interpelle bien évidemment. Elle ne comprend pas la réponse de son père. Pourquoi la Floride serait-elle hostile pour un couple et accueillante et conviviale pour l’autre couple ?
Son père lui dit : “ ce que nous expérimentons dans la vie et la manière dont nous percevons notre vie sont la réflexion de ce qui nous sommes. La vie ne se déroule pas simplement, elle répond à ce que nous sommes. Si nous changeons notre manière de voir les choses, et bien ces choses vont changer.”
Ce n’est pas l’environnement qui nous rend heureux. Le bonheur, il est en nous. Si je ne suis pas heureux de l’intérieur, l’extérieur m’apaisera un temps mais au final, ce que je porte en moi rejaillira.
Si nous sommes tristes, malheureux, l’expérience dans une île paradisiaque ne sera certainement pas celle que nous pouvons imaginer en regardant l’émission télévisée alors qu’elle le sera pour d’autres.
Justement, pourquoi ça marche pour les autres alors ?
Derrière les images, la réalité
Marina, Julien et leurs enfants @ instagram - famille Betoulle
Marina et Julien sont réellement heureux d’être à Ténérife. Ils sont mentors pour Tinallagi comme je te le disais plus haut. Et j’ai enregistré un podcast avec Julien. Il m’a raconté leur cheminement et leur parcours qui les a menés sur cette île (le podcast sera diffusé prochainement).
Mais ce changement ne s’est pas opéré sur un coup de tête. Ils ne se sont pas dit “ok, je n’en peux plus de cette vie, de mon travail, de mon environnement, allez on va sur une île.”
Le changement s’est fait plus longuement, plus profondément. Ils ont d’abord appris à vivre loin de leurs familles en France. Ils ont ensuite cherché une vie plus en harmonie avec leurs valeurs, leurs envies et leurs besoins.
Et ils ont commencé leur apprentissage. Ils ont lu des livres, rencontré des personnes, étudié les expériences d’autres familles pour se familiariser avec la vie qu’ils projetaient.
C’est là que le rêve de vivre dans une île paradisiaque peut se réaliser. Car tout n’est pas que paradis :-)
On sait qu’il y aura des difficultés mais on est prêt à les expérimenter car ce qu’on fait a du sens.
Voilà ici toute la différence.
C’est cette notion de perception. C’est là que l’expérience va nous faire grandir.
Marina et Julien avaient une quête et ils savaient qu’en s’installant à Tenerife, ils allaient y trouver la voie vers le bonheur. Ils étaient prêts, ils étaient confiants.
Si toi aussi, tu as cette envie d’ailleurs, commence à chercher ce qui ne va pas aujourd’hui dans ton environnement, approfondis, questionne-toi.
Pose des questions aux autres. Apaise-toi. Démarre une introspection.
Tu auras une plus grande clarté ensuite pour savoir si l’ailleurs répond à ce que tu recherches.
Et là, quand tu seras aligné avec ton projet, il sera temps de le réaliser !!!
“ L’important ce n’est pas la destination, c’est le voyage.”
photo principale @ Sam Deng - Unsplash